Château La Coste – auto-guide

1. GATE, 2011 – Tadao Ando (Portail)

Né à Osaka (Japon) en 1941, Tadao Ando se forme à la charpenterie puis entame une carrière de boxeur professionnel avant d’apprendre l’architecture en autodidacte. Son architecture est le reflet d’une inspiration japonaise traditionnelle et d’un modernisme raffiné. Son utilisation de formes épurées, de matériaux bruts et d’une géométrie simple, permet une implantation délicate de ses projets dans la nature.
La simplicité et le minimalisme de Gate, invitent les visiteurs à apprécier les spécificités des murs en béton de Tadao Ando, dont la paroi lisse est rythmée par des trous, marques de coffrage laissées volontairement apparentes. La qualité des proportions et des matériaux ainsi que les jeux de répétitions sur leur surface font de cette entrée une installation appartenant autant à l’architecture qu’à la sculpture.
Le portail peut être admiré depuis différents angles au cours de la visite. Ces deux murs répondent à ceux du Centre d’Art.

Tadao Ando ailleurs en images


2. CENTRE D’ART, 2007-2011 – Tadao Ando

Construit sur un ancien champ de vignes, le Centre d’Art a ouvert ses portes en juin 2011. La rangée de colonnes partant de l’intérieur de l’architecture pour se fondre dans les vignes symbolise le projet du Château La Coste de lier la culture artistique à la culture du terroir. La lumière occupe une place majeure dans l’architecture de Tadao Ando, en témoignent l’oculus à l’entrée du Centre d’Art et les grandes baies vitrées.
Le béton, le verre et l’eau permettent de créer divers espaces, angles et ouvertures offrant des points de vue sur la nature provençale. L’architecture d’Ando vous invite à observer les reflets et à emprunter certains chemins, en mettant en lumière angles et perspectives. On peut remarquer l’influence corbuséenne à travers la fenêtre en bandeau qui lie le couloir à l’accueil.

3. CROUCHING SPIDER, 2003 – Louise Bourgeois
(Araignée accroupie)

Née à Paris le 25 décembre 1911, Louise Bourgeois est aujourd’hui considérée comme une figure artistique majeure du XXe siècle. Artiste inclassable et touche-à-tout, son œuvre composée d’araignées monumentales, de femmes- maisons et d’éléments phalliques interroge la place des femmes dans l’espace domestique, ainsi que la porosité entre le masculin et le féminin. Louise Bourgeois a influencé toute une génération d’artistes, de Sophie Calle à Christian Boltanski.
Les araignées, sculptures très caractéristiques de son travail, sont inspirées de la figure de sa mère, réparatrice de tapisseries, et de la notion de protection : « L’araignée est une ode à ma mère. C’était ma meilleure amie. (…) Les araignées nous aident et nous protègent, comme ma mère pouvait le faire »
Cette « araignée accroupie » a été réalisée en 2003 et installée en 2010 au Château La Coste, peu de temps avant le décès de l’artiste. Le bronze qui la compose est travaillé et torsadé, donnant un aspect pseudo-musculaire à son corps, tandis que ses pattes restent fines. Faites d’acier inoxydable, elles soutiennent un corps lourd et apportent une dimension de légèreté à la sculpture.

Quelques autres oeuvres de Louise Bourgeois


4. INFINITY (Mathematical model 012 Surface of revolution with constant negative curvature), 2010 Hiroshi Sugimoto

Né à Tokyo en 1948, Hiroshi Sugimoto travaillait au début de sa carrière comme antiquaire dans le quartier de Soho à New York. Il détient aujourd’hui une collection impressionnante de meubles, d’œuvres d’art et d’objets antiques. Cette obsession pour les pièces anciennes reflète son intérêt pour le temps et l’histoire, que l’on retrouve dans ses œuvres. Reconnu pour son travail photographique, il utilise l’objectif pour exprimer sa fascination pour le passage du temps et la nature éphémère de la vie.
Le titre de son œuvre au Château La Coste, se réfère à une formule mathématique créant une courbe exponentielle, qui reflète le concept abstrait de l’infini. Faisant écho à l’intérêt de Sugimoto pour le concept du temps, cette sculpture s’inspire de « modèles stéréométriques » en plâtre fabriqués en Allemagne à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, que l’artiste a photographiés au cours de sa carrière. Au Château La Coste, ce modèle complimente la géométrie de l’architecture de Tadao Ando, sa surface polie faisant écho aux reflets du bassin ainsi qu’à ceux des baies vitrées.

5. SMALL CRINKLY, 1976 – Alexander Calder (Petit hirsute)

Artiste américain né en 1898, Alexander Calder vient d’une famille d’artistes, il suit successivement des études d’ingénierie puis d’art. Son œuvre est caractérisée par l’utilisation de matériaux industriels et par son intérêt pour le mouvement.
C’est à partir de 1931 qu’il crée des sculptures animées d’un mouvement généré par des moteurs, puis bougeant grâce à leur propre équilibre et au vent : les mobiles. Viennent ensuite, des sculptures monumentales où le mouvement est donné par les déplacements de l’observateur : les stabiles.
Small Crinkly est l’un des derniers mobiles-stabiles de l’artiste, réalisé en 1976, année de son décès. D’un commun accord entre Château la Coste, Tadao Ando et la famille Calder, il a été restauré puis placé au centre du bassin. L’œuvre se confond ainsi avec le mouvement et miroitement de l’eau, dont les légères ondulations dialoguent avec les faibles mouvements des panneaux d’acier. Les teintes naturelles du paysage interagissent quant à elles avec les couleurs vives des panneaux.
Notre région, souvent balayée par le mistral, offre un cadre parfait pour cette œuvre ; à la manière d’un arbre torturé par les vents et pétri par leur souffle, les « Branches » de la sculpture bougent au rythme des éléments naturels.

Autres oeuvres d’Alexander Calder


6. BOXES FULL OF AIR, 2015 – Sean Scully (Boîtes remplies d’air)

Sean Scully est un artiste américain d’origine irlandaise, né à Dublin en 1945. Connu pour ses peintures du mouvement de l’Expressionnisme abstrait, il se spécialise dans les aplats de couleurs. Ces dernières années, l’artiste s’est concentré sur la sculpture, en travaillant avec l’acier Corten ou inoxydable pour produire des structures puissantes qui affirment leur matérialité.
La sculpture monumentale en acier Corten intitulée Boxes Full of Air a été conçue en parallèle de l’exposition « Different Places » organisée au Château La Coste en 2015. D’une hauteur de plus de trois mètres et d’une longueur de 15 mètres, la composition et l’emplacement de l’œuvre permettent d’avoir différentes perspectives et angles de vues. Elle permet aux ombres et à la lumière de traverser son cadre ouvert et de modifier visuellement son aspect en fonction de l’avancée du jour.
Le visiteur est invité à contempler le paysage à travers les formes géométriques, à la manière de multiples peintures changeantes. Boxes Full of Air est placée en contraste avec une sculpture plus ancienne du même artiste faite de pierres calcaires : Wall of Light Cubed. (N°8).

7. DONEGAL, 2013 – Larry Neufeld

Larry Neufeld est un artiste designer s’intéressant particulièrement à la forme du pont, qui relève selon lui autant de l’architecture que de l’œuvre d’art. Présentant un intérêt à la fois culturel et pratique, Neufeld y voit un objet métaphorique que l’on peut retrouver en littérature, en musique et dans les arts en général.
Larry Neufeld a réalisé deux ponts qui offrent plus que des structures fonctionnelles : leur valeur esthétique est aussi importante pour l’artiste que leur capacité à transporter les visiteurs d’un endroit à l’autre. Utilisant des méthodes d’ingénierie traditionnelles pour construire les ponts, la force de gravité et la résistance de la pierre ont été prises en compte dans l’élaboration et le maintien de l’architecture.
Après de nombreuses recherches, l’artiste a choisi d’utiliser une ardoise provenant du nord de l’Irlande (du comté de Donegal) pour deux raisons : sa ligne horizontale naturelle adaptée au type de structure que l’artiste a voulu créer et leur alliage de fer et de cuivre qui permet l’oxydation et laisse ainsi apparaître de la rouille à divers endroits. Cette rouille semble antidater la construction des ponts, comme s’ils avaient toujours été présents sur le domaine.

8. WALL OF LIGHT CUBED, 2007 – Sean Scully
(Muraille en cubes de lumière)

A travers ses œuvres picturales, Sean Scully travaille des gammes de couleurs aux tons discrets, des formes géométriques simples (carrés, rectangles, lignes) et a pour objectif de ne pas laisser apparaître les traces du pinceau. En 1969 il visite le Maroc, où les structures et les couleurs des textiles et des tapis locaux lui font une vive impression et modifient son travail. Il y observe les influences du soleil sur les ombres et les couleurs, et développe un intérêt particulier pour les aspérités de la pierre.
Wall of Light Cubed est composée de plus de 1000 tonnes de pierres calcaires grises, bleues et rouges, extraites d’une carrière située au Portugal. Plusieurs semaines de travail ont été nécessaires au sein de la carrière afin de réaliser les compositions des différentes faces de la sculpture. Elle fût par la suite démantelée et ses pierres furent numérotées et transportées jusqu’au Château La Coste afin d’y être assemblées.
Monumental et dense, l’objet de ce travail est considéré par Sean Scully comme « non négociable » pour le visiteur : il est observable de plusieurs points de vue et s’impose visuellement autour du champ de vigne de Cabernet Sauvignon.

9. BANCS EN ORIGAMI, 2011 – Tadao Ando

Après avoir observé le Centre d’Art, il est possible de retrouver dans les Bancs en Origami les particularités de l’architecture de Tadao Ando : l’attention aux détails et la finesse de la réalisation, l’influence japonaise et son modernisme, la géométrie, la couleur grise, ainsi que son goût pour les jeux de lumière.
Tadao Ando souligne à nouveau l’importance de la lumière dans l’architecture, dont les matériaux et les formes sont les plus grands outils. L’ouverture triangulaire dans le toit des bancs permet à la lumière d’y passer au cours de la journée.
Les bancs offrent indéniablement un espace de contemplation du paysage. Leur emplacement a été choisi pour la vue. Le premier Banc en Origami permet d’apprécier pleinement l’œuvre Aix de Richard Serra, tandis que le second offre une large vue sur la forêt, les vignes du domaine et le Luberon.

10. PSICOPOMPOS, 2011 – Tunga (Psychopompe)

ATTENTION – Œuvre très fragile. Aimants puissants, attention aux pacemakers et batteries
Tunga, est un artiste brésilien né en 1952 et mort en 2016. Architecte de formation, il se tourne vers les arts plastiques dans les années 80. Il est aujourd’hui considéré comme un artiste contemporain majeur au Brésil. Son travail prend forme à travers différents médiums (sculpture, performance, vidéo, écriture…) et fait référence au monde animal, à la botanique, à la minéralogie et à l’astronomie.
Dans son travail, il utilise différents matériaux tels que des aimants, des tresses de cheveux, des réseaux de fils, des os ou des objets quotidiens. Cette diversité d’éléments constitue l’une des caractéristiques de son travail, qui se réfère souvent à la transformation de la réalité en une fonction poétique, aux liens entre matière et esprit.
Tunga travaille souvent en immersion, un peu comme en résidence, il a passé plus d’un mois au Château la Coste afin de découvrir la région et son artisanat. C’est ainsi qu’il a choisi de travailler le fer forgé pour les balances et la pierre de Rognes pour l’architecture (en référence à Aix-en-Provence). Pour les contrepoids, il choisit des matériaux différents : du quartz d’Amazonie, un prisme de verre de République Tchèque, des aimants de Chine, placés au hasard pour l’un et organisés en un bloc pour l’autre. Son œuvre tryptique peut être interprétés comme des portails, des points de passage de la réalité vers la fiction.

11. TRUISM BENCHES, 2017 – Jenny Holzer (Bancs aux lieux communs)

Née en 1950, Jenny Holzer est une artiste américaine dont les principales réflexions portent sur l’importance du langage et de l’écriture. Ses travaux se rapportent à de nombreux thèmes, allant de l’architecture à la technologie, en passant par la société, la politique et la littérature.
Des années 70 et jusque dans les années 80, Holzer place ses textes et messages subversifs sur des posters, des écriteaux peints à la main et des t-shirts. Elle commence sa première série Truisms en 1977, elle y aborde la violence, la souffrance, l’ignorance, l’humour, le sentimentalisme et la vulnérabilité.
Les phrases qu’Holzer utilise, souvent provocatrices, génèrent une prise de conscience : toute vérité est relative. Ainsi c’est au spectateur de définir ce qui est légitime et ce qui ne l’est pas. L’artiste continue d’utiliser le langage comme principal moyen artistique mais elle change de supports, elle crée notamment des installations à grande échelle sur des panneaux d’affichages publicitaires et lumineux dans l’espace public
Au Château La Coste, elle utilise un nouveau média : le banc. Composés de phrases gravées dans le marbre, ils incitent à la lecture ainsi qu’à la remise en question des phrases qui y sont inscrites puisqu’on peut finalement s’asseoir dessus. A retrouver près de l’œuvre de Tunga et du Pavillon de Tadao Ando.


12. OAK ROOM, 2009 – Andy Goldsworthy (Pièce en chêne)

Né en Angleterre en 1956, Andy Goldsworthy est une figure emblématique du Land Art, mouvement artistique contemporain consistant à utiliser des matériaux naturels dans un cadre naturel. L’œuvre d’Andy Goldsworthy trouve deux déclinaisons : les travaux éphémères – que la nature défait sous l’effet du vent, du soleil, etc. – et les travaux permanents.
Oak Room s’intègre dans une ancienne restanque et est composée de rondins de chênes provenant de Bourgogne. Après avoir retiré leur écorce, l’artiste a entrelacé les chênes de façon à obtenir une forme circulaire. A mesure que l’œuvre s’élève, les troncs sont remplacés par des branches, puis par des brindilles. Près de 1200 pièces ont été nécessaires à l’élaboration de cette structure, qui ne requiert aucun support ou matériau supplémentaire pour conserver sa forme.
L’œuvre nous invite à redécouvrir nos sens notamment l’odorat (terre battue) et la vue. Pour l’observer au mieux, il est conseillé de se placer dans l’obscurité.

13. LABYRINTH, 2018 – Per Kirkeby

Per Kirkeby (1938 – 2018) est un peintre, sculpteur danois. Il étudie la géologie et les sciences naturelles à Copenhague. Ces expéditions en Amérique du Sud, Arctique et au Groenland sont une source essentielle pour son art (peinture, sculpture, poésie) qui s’inspire grandement de la nature et des civilisations anciennes. Ses sculptures en brique constituent un élément crucial de sa pratique artistique, combinant la simplicité d’une église danoise en brique et la géométrie d’un temple Maya.
En 2006, il découvre le domaine et choisit l’emplacement de sa future installation, un lieu cerné d’histoire avec les ruines environnantes et la vue sur La Quille.
Entre art et architecture, cette œuvre reprend un élément clé d’un labyrinthe dans sa forme la plus simple : elle ne mène nulle part, comme un labyrinthe, elle n’a ni fonction, ni but. La structure est faite de 24 000 briques faites à la main saluant la simplicité et le savoir-faire de la briqueterie danoise.

14. SCHISM, 2020 Conrad Shawcross

L’œuvre de l’artiste britannique Conrad Shawcross (1977 -) explore des sujets qui se situent aux confins de la géométrie et de la philosophie, de la physique et de la métaphysique. Attiré par des quêtes de connaissances ratées dans le passé, il s’approprie souvent des théories et des méthodologies redondantes pour créer des œuvres d’art structurelles et mécaniques ambitieuses.
Schism poursuit la recherche de l’artiste sur le potentiel géométrique, philosophique et même politique particulier du tétraèdre. Ici, dix-neuf tétraèdres sont disposés ensemble pour former une sphère. Cette forme polygonale presque parfaite, d’une hauteur de plus de 6 mètres, est sur le point de former un icosaèdre, mais la géométrie ne parvient pas à se réconcilier et un gouffre profond domine la forme, semblant déchirer l’idéal. Pour Shawcross, cette géométrie ratée peut nous rappeler les schismes de la société et notre recherche d’ordre.
La précision mathématique de la structure crée un équilibre tendu et forme des lignes sculpturales intéressantes. Réalisé à cette échelle monumentale, le spectateur est capable d’entrer physiquement dans la forme à travers les fissures profondes de sa surface. En sortant de cette cavité, nous sommes accueillis avec une vue impressionnante sur la propriété vers les ruines sur une colline voisine, une référence pour de nombreux artistes du domaine.

15. KOMOREBI, 2017 – Kengo Kuma
(« La lumière du soleil qui filtre à travers les feuilles d’un arbre »)

Né à Yokohama en 1954, Kengo Kuma est un architecte japonais dont le travail a marqué l’architecture contemporaine. Ses réalisations se caractérisent par la superposition des matériaux, une esthétique issue de la culture traditionnelle japonaise et une volonté d’organiser l’espace : « L’essence de mon approche réside dans l’utilisation de matériaux naturels et dans la création d’espaces aériens, ouverts et remplis de lumière. ». Le but de Kuma est de récupérer la tradition japonaise afin de la réinterpréter au XXIe siècle, tout en accordant une place primordiale à la nature dans ses œuvres.
Parmi ses projets en France, Kengo Kuma a réalisé en 2013 le FRAC de Marseille et l’étonnant Conservatoire Darius Milhaud d’Aix-en-Provence. Plus récemment, il a dessiné le Stade Olympique de Tokyo pour les Jeux Olympiques en 2020. Son œuvre au Château La Coste témoigne de son travail sur l’espace et de son intérêt pour la lumière.
Le titre Komorebi est un terme japonais signifiant « La lumière du soleil qui filtre à travers les feuilles d’un arbre ». Ce pavillon est fait de bois d’ipé, un bois résistant provenant du Brésil. Composée d’environ 1,5 tonne d’acier inoxydable placé entre les plaques de bois (environ 12 tonnes), Komorebi est une œuvre impressionnante mais pas imposante, dont l’aspect reste empreint de légèreté et d’un certain flottement.

16. HOUSE OF AIR, 2014 – Lee Ufan (Maison de l’air)

Attention – Deux peintures originales de l’artiste se trouvant à l’intérieur, l’espace n’est accessible que sur demande en visite guidée
Né en 1936 en Corée du Sud, Lee Ufan est l’un des artistes coréens contemporains les plus influents sur la scène internationale. Il est l’un des fondateurs du mouvement Mono-Ha (littéralement « l’école des choses »), mouvement créé en 1968 qui regroupe des artistes dont la spécificité est d’utiliser des objets naturels non manufacturés, ni altérés, et de les faire dialoguer entre eux. Leur but est de réduire au minimum la démarche personnelle de l’artiste et de mettre l’accent sur les relations entre les matériaux, l’espace et le spectateur.
A travers ce mouvement, il réalise des sculptures ainsi que des peintures. Ces dernières consistent en la trace et l’empreinte d’un mouvement sur la toile blanche, évoquant souvent la notion de vide.
House of Air se trouve au bout d’un chemin discret, derrière les vignes de Grenache. L’artiste a pris soin de trouver un lieu retiré pour son œuvre. Elle est constituée d’un monolithe, large pierre choisie par Lee Ufan au sein du domaine, et d’une peinture directement appliquée sur les graviers, dessinant une ombre qui n’existe pas. Suivant le soleil, une deuxième ombre se dessine en réponse au trompe-l’œil.
La taille modeste, la forme incurvée et les murs blancs de la maison apportent une atmosphère intime, propice à la découverte des deux peintures murales à l’intérieur. Se faisant face, ces dégradés de gris sont éclairés d’une faible lumière naturelle.

17. DEAD END, 2018 – Sophie Calle« La Fin »

Sophie Calle est née à Paris en 1953, en près de quatre décennies, elle a créé une œuvre singulière mêlant images et textes, et développé un langage narratif qui efface les frontières de l’intime, du réel et de la fiction, de l’art et de la vie.
En parcourant le domaine, elle a choisi un lieu au cœur des bois et créé une sépulture, qui est à la fois une installation et un lieu de performance. Cette pièce poursuit des thèmes que l’artiste a déjà exploré : la mort, la perte et l’amour et plus particulièrement, les processus que nous créons pour gérer de tels moments en privé ou en public. Sur la pierre tombale, est inscrit « ici, reposent les secrets des promeneurs ».
Sophie Calle vous invite à déposer votre secret et transforme cette tombe en une sorte de confessionnal, dans laquelle chacun peut se libérer de ses secrets les plus profonds.

Aperçu d’autres oeuvres de Sophie Calle


18. RUYI PATH, 2017 – Ai Weiwei (La voie du Ruyi)

Ai Weiwei, né en 1957 à Pékin, fils du poète et intellectuel Ai Qing est une figure incontournable de la scène artistique indépendante chinoise. Fervent défenseur des droits de l’Homme et de la liberté d’expression en Chine, Ai Weiwei est à la fois photographe, peintre, sculpteur, architecte et plasticien.
Spécialement conçue pour ce lieu et élaborée durant deux années, l’installation Ruyi Path tient autant de la sculpture que de l’architecture, prenant la forme d’un cheminement minéral à travers les arbres du domaine.
Reliant une ancienne route romaine à un chemin plus moderne, l’œuvre fait référence aux courbes d’un objet ancien de la culture chinoise, le Ruyi, un sceptre cérémonial symbolisant le pouvoir, l’autorité et la bonne fortune. La forme traditionnelle de ce sceptre a d’ailleurs servi de plan pour la réalisation du chemin.
Les pavés utilisés proviennent du Port Autonome de Marseille et renvoient à une histoire plus locale : en utilisant les pierres de ce port, porte d’entrée majeure de l’Europe pendant des siècles, l’artiste évoque également la crise actuelle des réfugiés, un sujet qui le touche particulièrement. En faisant le lien entre les symboles culturels anciens et modernes, Ruyi Path s’intègre dans la pratique artistique d’Ai Weiwei, tout en évoquant un contexte plus actuel.

19. FAUX-PAS, 2006 – Franz West

Sculpteur et peintre autrichien, né en 1947 à Vienne et décédé en 2012, Franz West interroge à travers ses créations le statut de l’œuvre d’art, l’interactivité avec le spectateur ainsi que la frontière entre l’art et le design.
Le corps est également un thème central de son œuvre, qu’il aborde par la représentation de formes organiques ou par la réalisation d’œuvres interactives. L’utilisation de la couleur marque profondément son travail ; elle lui permet de susciter la contradiction, le choc. L’œuvre Faux-Pas se découvre en dehors du chemin principal, dans un endroit isolé. Située au centre d’un espace boisé, ce totem phallique d’un jaune vif se place dans la lignée des œuvres de l’artiste, adepte de l’humour et de la légèreté. Les arbres qui l’entourent ont été décisifs dans le choix du lieu d’installation et accentuent la verticalité de la sculpture.
Les visiteurs sont invités à s’asseoir sur Faux-pas, qui est également un banc pouvant s’apparenter à la fois à une sculpture et à une pièce de mobilier design. L’artiste questionne la frontière entre l’objet d’art et l’objet d’usage courant.

20. SILVER ROOM, 2018 – TI-A (Salle en argent)

Ti-a est une artiste vietnamienne. Selon elle, l’art et la tradition sont deux éléments intrinsèquement liés. Cette pensée influence sa pratique artistique qui s’inspire de l’art traditionnel, des coutumes vestimentaires et de la culture vietnamienne.
La Silver Room est inspirée d’une maison traditionnelle vietnamienne appelée «Rong House», composée de bois et de bambou. Construite sur pilotis et située dans le centre des villages du nord du Vietnam, la Rong House est une maison communale où des activités publiques ont lieu : école, cérémonies, réunions.
Levez vos pieds, baissez la tête, et entrez dans la Silver Room. Au centre de cette petite pièce couverte de feuilles d’argent, Ti-a a placé un Bouddha en cristal sur un tronc d’arbre sculpté. Chaque jour, à midi, la lumière du soleil pénètre cet espace mystique par la fente située au milieu du mur d’argent, venant ainsi illuminer l’espace. Cette structure scindée en deux parties fait référence à Thuc Phan, représentant la fraternité des peuples vietnamiens et leur volonté de préserver leur pays. En descendant les marches, il est possible de marcher sous la maison et découvrir un univers coloré.

21. LA GRANDE CROIX ROUGE, 2007-2008 – Jean-Michel Othoniel

Né à Saint-Étienne en 1964, Jean-Michel Othoniel a inventé un univers aux contours multiples : du dessin à la sculpture, de l’installation à la photographie. Explorant d’abord des matériaux aux qualités réversibles tels le souffre ou la cire, il utilise le verre depuis 1993. Ses œuvres prennent aujourd’hui une dimension architecturale et s’installent dans des jardins, sites historiques du monde entier.
La Grande Croix Rouge est réalisée en verre de Murano, matériau devenu la signature de l’artiste, et est intégrée au sein de l’espace imaginé par Tadao Ando. L’aspect lisse, du verre coloré s’allie à une simplicité formelle et dialogue avec l’architecture minimale de la chapelle. Othoniel a choisi une couleur rouge unie pour cette œuvre de 4 mètres de haut et une forme relativement épurée, composée de perles, pouvant rappeler le chapelet. Le rouge intense contraste avec la sobriété des interventions de Tadao Ando et créé, une belle association avec les couleurs de la nature.
Le caractère métamorphosable du verre ainsi que le rouge peuvent être perçus comme une référence à la transsubstantiation, croyance Catholique de la transformation du vin en sang du Christ.

Images d’autres oeuvres de Jean-Michel Othoniel


22. CHAPELLE, 2011 – Tadao Ando

Conseil – Fermez la porte pour apprécier la lumière naturelle
Cet espace au point culminant du parcours abrite une chapelle datant du XVIe siècle, à l’époque consacrée à St Gilles, qui était notamment un lieu de passage pour les pèlerins en route vers St-Jacques-de-Compostelle.
L’édifice était en ruine lorsque Tadao Ando vint pour la première fois au Château La Coste. Il fut séduit par l’idée de lui donner une seconde vie. Une armature en tôle et en verre vient ainsi encercler la restauration de l’ancienne chapelle, tout en faisant dialoguer authenticité et modernisme.
A l’intérieur de l’édifice, les bancs en bois, l’autel et la croix en verre viennent rappeler la fonction première du lieu. Bien que faisant référence à la religion catholique, l’espace se veut universel et fut conçu pour inviter ceux qui le souhaitent à la réflexion, la méditation et l’apaisement.
Une fois la porte refermée, plusieurs entrées de lumière animent la pièce : de petites meurtrières, placées dans le mur du fond, laissent réfléchir la lumière sur l’autel. Il s’agit d’une lumière diffuse, également présente autour de la porte et au plafond. A l’architecture s’ajoute l’aménagement de l’extérieur alliant une aire de battage du blé (calade du Ve siècle), les vestiges de dépendances de la chapelle et l’esplanade de La Grande Croix Rouge.


23. FOXES, 2008 – Michael Stipe (Les renards)

Né en 1960, Michael Stipe est un musicien et un artiste américain plus connu pour être membre du groupe R.E.M. Également photographe et producteur de cinéma, l’artiste aux multiples facettes s’est fait un nom parmi les plasticiens. Très engagé dans la défense de la cause animale, Michael Stipe est le seul artiste du domaine à représenter la faune avec son installation Foxes.
Leurs moulages, bien qu’ils semblent identiques, laissent transparaître quelques différences. Chaque renard a ainsi une particularité (museau plus grand, boulon sur le dos, bosse sur le front) qui pointe l’idée d’hétérogénéité de la nature, cette dernière étant aléatoire et imparfaite.
On peut aussi se poser la question renard ou loup, ces derniers étant souvent en meute contrairement au premier plutôt solitaire.

24. SELF-PORTRAIT : CAT INSIDE A BARREL, 2013 – Tracey Emin
(autoportrait : un chat dans un tonneau)

Conseil – Regardez par l’ouverture centrale sur la face de la barrique
Artiste britannique d’origine chypriote-turque, Tracey Emin est née en 1963. Elle s’est faite connaître au début des années 90 à travers le groupe des Young British Artists (« jeunes artistes britanniques »).
La plus grande partie de la production de Tracey Emin est autobiographique et parle des traumatismes de son enfance et des obstacles qu’elle a dû surmonter pour se construire. Elle utilise des moyens d’expression très variés comme la vidéo, les installations, la couture, la sculpture, le dessin ou encore la peinture.
Les visiteurs accèdent à l’installation par un chemin étroit menant à une plateforme en acier. Offrant une large perspective sur la vallée du Luberon, cette structure semble associer un pont et tour d’observation. Au centre de la plateforme se trouve une barrique de vin, que l’artiste a récupéré sur le domaine, dans laquelle est placé un chat en porcelaine.
La notion d’autoportrait dans cette œuvre tient de l’expérience physique et émotionnelle qui en est faite. « Le projet du Château La Coste était basé sur l’idée de l’autoportrait ; pas ce à quoi je ressemble mais à comment je me sens ». La structure métallique haute peut être perçue comme impressionnante, voire effrayante, tandis que le petit chat dans la barrique serait attendrissant et délicat.

25. MULTIPLIED RESISTANCE SCREENED, 2010 – Liam Gillick
(Projection de résistances multiples)

Liam Gillick, né en Angleterre en 1964, est souvent associé aux artistes de l’exposition « Traffic » de 1996, qui a introduit pour la première fois le terme d’« art relationnel ».Remarqué pour le vocabulaire post-conceptuel utilisé dans ses sculptures, installations et travaux autour du langage, Liam Gillick est également auteur d’écrits théoriques et de réflexions critiques sur les pratiques curatoriales.
Ses créations sont souvent des structures d’aluminium et de plexiglas coloré qui invitent le spectateur à se perdre entre réalité et fiction et à devenir acteur au sein de l’exposition. Gillick favorise les formes simples et joue avec les espaces, les couleurs et le graphisme. Multiplied Resistance Screened se situe à la frontière entre l’architecture et la sculpture.
Cette sculpture interactive permet aux visiteurs de bouger les différents panneaux et de se déplacer au sein de l’espace. La notion de jeu prend des définitions différentes : il est possible de jouer à être enfermé tout comme d’observer les jeux d’optique entre les couleurs des grilles et celles de la nature alentour.

26. THE MARRIAGE OF ATHENS AND NEW YORK, 2019 – Frank Gehry et Tony Berlant

The Marriage of New-York and Athens est l’œuvre de l’artiste américain Tony Berlant, trois sculptures que l’on retrouve dans les vitrines de la structure pensée par Frank Gehry.
Créées entre 1966 et 1968, ces réalisations s’inspirent à la fois des grattes ciels new-yorkais et des temples grecs antiques. En 1973, les sculptures sont exposées au Whitney Museum à New York et ont ensuite été exposées au Museum of Fine Arts, à Salt Lake City dans l’Utah aux Etats-Unis, de 1973 à 1974. Entre 1974 et 2018, l’année où elles sont acquises par le Château La Coste, elles sont rarement vu du public.
Tony Berlant est un artiste américain né en 1941 qui vit et travaille actuellement à Santa Monica en Californie. Son œuvre éclectique mêle photographie, sculpture, peinture et surtout collage. Son attrait pour cette dernière technique l’a d’ailleurs rendu célèbre. On retrouve ses œuvres dans de prestigieuses institutions culturelles américaines telles que le Art Institute of Chicago, ou encore le San Francisco Museum of Modern Art.
L’architecte Frank Gehry est un ami proche de Tony Berlant et, pendant des années, les trois structures abstraites en inox et fibre de verre furent installées dans son atelier, influençant ainsi son esthétique architecturale. Il a en effet établi son agence d’architecture à Los Angeles en Californie en 1962 et attribue souvent au contexte historique de l’époque et aux artistes californiens d’avoir inspiré ses créations. C’est lui qui est chargé de concevoir au Château La Coste le lieu qui exposera de manière permanente les œuvres de son ami, sur le site que Tony Berlant et lui-même ont choisi.
Gehry réalise une structure en trois parties dont la base supporte de grandes vitrines donnant à voir les réalisations de Berlant. Un escalier et deux passerelles, réalisés en pierre locale, permettent aux visiteurs d’en avoir une vue rapprochée. Cette œuvre représente non seulement une collaboration professionnelle entre deux artistes mais surtout le travail collectif de deux amis. A propos de cette réalisation, Berlant dira que « c’est plus qu’un rêve qui devient réalité, c’est un miracle. »

27. AIX, 2008 – Richard Serra

Richard Serra est né aux États-Unis en 1939. Figure majeure de l’art contemporain qui se rattache en partie au minimalisme, ce sculpteur américain a choisi le métal comme matériau principal de son œuvre – un métal fondu, tordu, coupé, disposé en œuvres monumentales. L’artiste ne cesse d’interroger les possibilités de ce matériau, allant même jusqu’à jouer sur sa couleur par des jeux de corrosion et de rouille. La plupart de ses sculptures sont des installations in-situ.
Les plaques métalliques de l’œuvre sont constituées d’un alliage de fer, de cuivre et de zinc et sont disposées dans la colline sur trois niveaux. Elles pèsent chacune 15 tonnes et sont partiellement immergées dans le paysage. Cette disposition semble induire que les murs ont surgi de terre, qu’ils ont poussé au milieu de la végétation.
La relation entre artificiel et naturel est très présente dans l’installation : il s’agit d’une relation – soit conflictuelle, lorsqu’il a fallu creuser pour intégrer les plaques dans la colline – soit harmonieuse, lorsque les couleurs de la nature font écho aux oxydations du métal. Serra a élaboré une œuvre minimaliste composée d’éléments bruts et démesurés qui invite le visiteur à se positionner face à l’environnement, l’industrie et l’art. Durant l’installation de l’œuvre, il déclara : « Je veux seulement que les gens fassent attention à ce qu’il y a autour d’eux ».

Autres oeuvres de Richard Serra


28. PAVILLON ‘FOUR CUBES TO CONTEMPLATE OUR ENVIRONMENT’, 2008-2011 – Tadao Ando

Ce pavillon aux influences japonaises en épicéa goudronné, a été construit en 2011 par Tadao Ando en vue d’accueillir Four Cubes to Contemplate Our Environment.
En marchant vers le cœur de l’architecture, on remarque les spécificités du travail d’Ando : la sobriété des formes et des matériaux utilisés, la déambulation particulière dans le bâtiment et les jeux de lumières.
L’installation invite à la contemplation d’un environnement peu naturel : la pénurie de ressources comme l’eau, les taux d’émissions de gaz à effet de serre et la production de déchets. Un des quatre cubes est vide, il y est inscrit « FUTURE ? ». Il s’agit d’une réflexion et d’une mise en garde sur l’avenir de notre planète, et d’une invitation à imaginer ce qui pourrait remplir cet espace vide. « J’aimerais que les gens pensent à ce qu’ils peuvent faire lorsqu’ils regardent ces cubes » a déclaré Tadao Ando à propos de cette œuvre.

29.MEDITATION BELL, 2012 – Paul Matisse (Gong de méditation)

Attention – Œuvre très fragile. Veillez à n’actionner le mécanisme qu’une seule fois.
Artiste américain né en 1933, petit-fils du peintre Henri Matisse, Paul Matisse est un sculpteur et ingénieur qualifié. Ses œuvres incluent d’ailleurs des éléments de conception mécanique et d’invention. Depuis 1980, il travaille principalement avec le son, développant des cloches cylindriques en aluminium, qui produisent des sons spécifiques et harmonieux. Cloche de Méditation est une structure très sobre derrière laquelle se cachent des mécanismes complexes qui ont nécessité trois ans de travail.
Une corde centrale permet d’actionner quatre lourds marteaux qui frappent la cloche. Ils sont réglés de telle sorte qu’il faut peu de force pour les actionner et faire résonner le son pendant plusieurs minutes. Il s’agit d’un son très bas, sourd.
Les vibrations de la Meditation Bell ne touchent pas uniquement l’ouïe mais se font également ressentir dans tout le corps en plaçant son oreille ou sa main sur les colonnes extérieures. Les visiteurs peuvent s’asseoir sur le muret de pierres qui entoure la cloche pour profiter plus longuement de l’œuvre et de la tranquillité du paysage provençal alentour.

30. WILD TIME FLOWERS, 2009 – Tatsuo Miyajima
(Les fleurs sauvages du temps)

Remarque – Œuvre visible seulement durant les visites guidées nocturnes.
Artiste japonais né en 1957, il est diplômé de l’Université Nationale des Beaux- Arts et de la Musique de Tokyo en 1986. Il créé notamment depuis 1987 des installations à l’aide de dispositifs de comptage LED. Il utilise des motifs géométriques ou végétaux et travaille avec des gammes de couleur simples : le bleu, le rouge et le vert.
Les 150 LEDs qui constituent Wild Time Flowers sont dispersés de part et d’autre du petit chemin emprunté par les visiteurs. Des comptes et décomptes apparaissent sur chacune des LED à des vitesses variées. Ces nombres, clignotant en cycles continus et répétitifs – bien que pas nécessairement séquentiels – de 1 à 9, représentent le voyage de la vie à la mort, dont la finalité est symbolisée par le « 0 » ou le point zéro, qui par conséquent n’apparaît jamais dans son travail.
Cette théorie découle pour Miyajima des idées humanistes, du bouddhisme, ainsi que de ses propres concepts artistiques selon lesquels toute chose change, est relié aux autres et se déplace en continu.

31. DROP, 2009 – Tom Shannon (Une goutte)

Attention – Cette oeuvre est très fragile. Il est interdit de monter dessus ou se glisser à l’intérieur. La mettre en action, sans forcer, pour créer des effets de rotation et d’oscillation
Artiste et inventeur américain né en 1947, Tom Shannon utilise ses compétences techniques et scientifiques au sein de ses œuvres. Travaillant à partir des notions de forces, de propriétés, de caractéristiques et de proportions, Shannon crée des œuvres variées allant de l’installation à la peinture.
Son travail récent comprend de grandes sculptures extérieures qui se comportent comme des objets en apesanteur. Les mécanismes internes des sculptures se composent d’essieux, de roulements à billes, de joints universels, de rotules, de points d’appui et de contrepoids massifs, leurs permettant de pivoter, basculer, monter, descendre et glisser à l’horizontal, pour finalement permettre un retour à l’équilibre.
Ces mécanismes sont similaires à celui qui permet à l’œuvre Drop de se déplacer de manière horizontale et verticale. La sculpture de 4 mètres de diamètre, faite d’acier inoxydable poli, doit son nom à l’impression de fluidité et de légèreté lorsqu’elle est activée. Les oscillations sont rendues mystérieuses par le pied quasiment invisible ainsi que par la trajectoire désaxée de l’installation ; elle semble alors reposer en apesanteur et ne plus répondre aux lois physiques terrestres.
L’emplacement de l’œuvre a été décisif pour Tom Shannon qui a choisi un cadre naturel pour l’entourer et notamment pour y intégrer le reflet des vignes et des deux grands chênes plantés de part et d’autre.

32.CIRCLE OF RIVERSTONES, 2019 – Richard Long
(Cercle de pierres de rivière)

Cette œuvre in situ a été réalisée par l’artiste anglais Richard Long. Né à Bristol en 1945, le travail de Long est lié aux promenades que l’artiste effectue dans la nature et son environnement, une appréciation du paysage qui se retrouve dans beaucoup d’œuvres d’art au Château La Coste.
Après de nombreuses visites du domaine, Long identifia le site et le matériau pour créer Circle of Riverstones, – un cercle de 12,4 mètres composé de blocs de pierres extraits de la rivière de la Durance. La pratique de Long fait souvent intervenir des formes géométriques simples telles que des lignes, des spirales ou, dans ce cas, un cercle.
Circle of Riverstones fait partie d’une série d’œuvres circulaires initiée par Long dans les années 1960. Ici, les pierres elles-mêmes sont plus grosses que celles utilisées dans de nombreuses autres installations de l’artiste, suffisamment pour qu’une personne moyenne ne puisse les déplacer seule. Les formes individuelles rugueuses et la formation des pierres font écho aux monuments néolithiques, à la fois puissants et poétiques, tandis que le site ouvert sur une prairie choisi par Long expose le travail à la lumière directe du soleil tout au long de la journée, créant ainsi une variété d’ombres et de contrastes.
Les visiteurs peuvent découvrir Circle of Riverstones depuis plusieurs points de vue. De loin, on aperçoit un mystérieux amas de pierres, mais à l’approche de l’œuvre, la formation circulaire devient apparente. Alternativement, les visiteurs pourront emprunter un chemin qui monte au-dessus de l’installation, offrant une autre vue tout aussi intéressante.

33.PAVILLON DE MUSIQUE, 2008 – Frank O. Gehry

Architecte américano-canadien né en 1929, Frank Owen Gehry est considéré comme l’un des architectes les plus influents de notre temps. Il est connu au niveau international pour son architecture personnelle, qui incorpore de nouvelles formes et de nouveaux matériaux, et pour sa sensibilité particulière au contexte.
Le Guggenheim Museum de Bilbao est surement sa pièce la plus connue, mais on lui doit également le Walt Disney Concert Hall à Los Angeles ou encore la Fondation Louis Vuitton à Paris. Dans la lignée de l’école déconstructiviste d’architecture contemporaine, Gehry imagine des architectures particulières, où le chaos semble à peine contrôlé.
Le projet du Pavillon fut élaboré en partenariat avec la Serpentine Gallery de Londres, où il fut exposé en 2008 avant d’être installé définitivement au Château La Coste. Cette structure spectaculaire a été le premier projet construit en Angleterre par Frank Gehry. Le pavillon est composé de grandes planches de bois et d’un réseau complexe de panneaux en verre superposés spécialement étudiés pour l’acoustique.
Pour le Château La Coste, Frank Gehry a choisi de placer le pavillon près d’une butte permettant l’installation de gradins extérieurs, offrant une vue d’ensemble sur l’œuvre. En se plaçant au centre du Pavillon de Musique, vous pouvez parler à voix basse, taper des mains ou chanter pour tester l’acoustique.

Franck Gehry ailleurs


34. WISH TREES, 2019 – Yoko Ono (Arbres à voeux)

Née en 1933, à Tokyo au Japon, Yoko Ono est une artiste expérimentale (poète, plasticienne, performeuse, musicienne, cinéaste), repoussant toujours les limites conceptuels et politiques. Elle fait partie d’un mouvement artistique né dans les années 1960, le “Fluxus”: Celui-ci questionne la place de l’art dans la société à travers des formes artistiques hétéroclites. Son travail prend souvent une forme d’événement conceptuel interactif, invitant le public à devenir acteur par un mouvement collectif et métaphorique. Après le décès de J. Lennon, dont elle était l’épouse, en décembre 1980, elle eut l’idée de créer Wish Trees à partir de 1981
L’œuvre interactive Wish Trees a fait partie intégrante de plusieurs de ses expositions à travers le monde dans des musées et des centres culturels où les visiteurs ont été invités à écrire leurs souhaits personnels de paix et à les attacher à une branche d’arbre
Yoko a recueilli tous les souhaits, s’élevant actuellement à plus d’un million. Ils sont conservés et stockés dans le puit à souhait de la tour Imagine Peace sur l’île Videy en Islande. Les arbres fréquemment choisis sont les pommiers, les oliviers, les ficus, les grenadiers et autres comme les genévriers et les bouleaux
Yoko Ono : « Enfant au Japon, j’allais dans un temple et j’écrivais un souhait sur une feuille de papier mince et je l’attachais autour d’une branche d’arbre. Les arbres dans les cours du temple étaient toujours remplis de nœuds de vœux, qui ressemblaient à des fleurs blanches qui fleurissaient de loin (…) Réunissons-nous pour réaliser un monde pacifique. Je me considère très chanceuse de voir le rêve que mon mari et moi avons rêvé ensemble devenir réalité ».

35.CALIX MEUS INEBRIANS, 2009 – Guggi (Mon calice d’hébriété)

Attention œuvre fragile, veiller à ne pas heurter l’œuvre d’art.
Guggi, est né à Dublin, en Irlande, en 1959. Il fut l’un des membres fondateurs du groupe légendaire d’avant-garde « The Virgin Prunes », dont les performances dans les années 1980 mêlaient peintures et expériences musicales post-punk.
Après la dissolution du groupe en 1986, Guggi se concentre sur la peinture, qu’il pratique en autodidacte, et présente sa première exposition personnelle à la Kerlin Gallery à Dublin en 1990. Avec comme point de départ la peinture de natures mortes, le travail de Guggi s’est développé et orienté vers la représentation d’objets usuels et d’éléments de vaisselle tels que les carafes, les tasses ou les bols.
Guggi a créé pour le domaine l’oeuvre Calix Meus Inebrians, représentant un calice ou une coupe et faisant référence au domaine viticole et à ses traditions ancestrales.
L’œuvre réalisée en bronze sacralise la forme du bol et se réfère aux écrits bibliques. Le titre, que l’on peut traduire par « ma coupe déborde », est d’ailleurs tiré du psaume de la Bible intitulé « L’Éternel est mon berger, je ne manque de rien » évoquant le fait que Dieu aide à avancer dans les bons comme dans les mauvais jours.
L’œuvre aborde l’importance du calice et du vin dans les croyances judéo- chrétiennes. Dans un registre plus léger, elle évoque également les effets enivrants du vin.

36.PAVILLON D’EXPOSITION, 2017 – Renzo Piano

Né à Gênes en Italie en 1937, Renzo Piano est un architecte de renommée internationale. Diplômé d’architecture de la prestigieuse École polytechnique de Milan en 1964, il fonde en 1971 avec Richard Rogers le cabinet Piano & Rogers qui décroche le concours pour le Centre Pompidou en 1977.
Désormais à la tête d’une agence internationale, la Renzo Piano Building Workshop, il comptabilise plus d’une centaine de projets parmi lesquels des œuvres considérables : l’Aéroport International du Kansai construit sur une île artificielle dans la baie d’Osaka, le Centre Culturel Tjibaou à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, la tour The Shard de Londres, le Whitney Museum à New- York, ou encore le nouveau Palais de Justice de Paris. Tous ces projets sont conçus afin de s’intégrer le mieux possible dans leur environnement.
Profitant de la topographie naturelle du terrain, Renzo Piano a choisi de creuser à six mètres de profondeur, afin d’inclure sa construction dans le vignoble. Les façades et le toit sont en verre, tandis que l’arrivée extérieure est faite de béton brut.Le toit est recouvert d’une voile s’arrimant à des arches métalliques qui reprennent le rythme graphique tracé par les plans de vigne, incorporant ainsi la voile au vignoble.
A l’intérieur, une galerie de 160 m2 est dédiée à des expositions temporaires mais elle fût également pensée comme une salle de dégustation. Elle bénéficie d’un éclairage naturel grâce aux nombreuses baies vitrées. A l’arrière, le bâtiment peut s’ouvrir en fonction des expositions sur un espace dédié à la sculpture. Le miroir d’eau amène un aspect méditatif et harmonieux à l’architecture.

Autres oeuvres de Renzo Piano


37.CHAIS DE VINIFICATION, 2008 – Jean Nouvel

Jean Nouvel, né en 1945 est un architecte français contemporain. Ses réalisations mêlant souvent métal et verre jouent sur la transparence et les effets de lumière. Il travaille régulièrement pour le réaménagement des monuments anciens, tels que l’Opéra de Lyon ou l’église de Sarlat. Sa carrière a été récompensée par de nombreux prix, notamment le Prix Pritzker en 2008.
En France, il signe la Fondation Cartier, le Musée du Quai Branly et la Philharmonie de Paris. Plus récemment il a réalisé le Louvre Abu Dhabi. Pour le Château La Coste, Jean Nouvel a réalisé les Chais de vinification. Depuis 2008, les deux édifices hors de terre qui les composent accueillent les récoltes, la maturation du raisin et l’embouteillage. Par leur position dans le vignoble et leur architecture semi-sphérique, ils évoquent les serres et hangars agricoles que l’on peut apercevoir dans les exploitations du sud de la France.
Les deux parties, chacune haute de 10 mètres, sont réalisées en tôles ondulées d’acier. L’une, plus petite, est ouverte sur un côté qui abrite la machinerie pour le tri manuel et le pressage. L’autre, plus grande, est fermée par une vitre voilée brise-soleil pour la mise en bouteille et le stockage de ses équipements. Au sous-sol, à 17 mètres sous terre, se trouve une vaste cuverie avec des passerelles d’acier qui distribuent l’accès aux cuves inox au niveau de leur fermeture supérieure. Le rôle central de la gravité en parallèle d’innovations techniques permettent d’établir une production viticole loyale envers les spécificités du terroir La Coste. 


Autres oeuvres de Jean Nouvel